En récompense de son engagement dans une démarche « Zéro pesticide » et de l’implication au quotidien des agents des services voirie et espaces verts, le niveau 3 de la Charte d’entretien des espaces publics a été décerné à la ville d’Avranches.

Depuis le 1er janvier 2017, conformément à la loi Labbé, Avranches n’utilise plus de produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts et des trottoirs.

Grâce aux efforts menés bien avant l’obligation législative pour réduire puis se passer totalement des produit phytosanitaires, la réalisation de l’objectif « Zéro pesticide » de la Ville a été validée par la remise de la plaque symbolisant le plus haut niveau de la Charte d’entretien des espaces publics.

Les enjeux de cette démarche en matière de développement durable sont considérables, il en va de notre santé et de la qualité de l’eau que nous consommons.

Formation des élus et des agents municipaux, nouvelles méthodes de désherbage (manuelle, mécanique, thermique…), utilisation de techniques préventives (paillage, copeaux, couvre-sol…),  acquisition de matériel… Autant d’actions réalisées qui ont permis de se passer des produits chimiques au quotidien.

Pour les particuliers, cela suppose également de revoir son seuil de tolérance vis-à-vis des adventices, ces plantes souvent qualifiées à tort de mauvaises herbes. Il va falloir que nous acceptions peu à peu la présence de végétation spontanée en ville.

Le « Zéro pesticide », qui s’inscrit dans le cadre du développement durable, est le retour à des méthodes de production, d’entretien et une façon de vivre n’autorisant pas l’utilisation de pesticides. Un pesticide, appelé aussi produit phytosanitaire ou phytopharmaceutique, est une substance conçue pour détruire ou freiner la croissance des végétaux indésirables et des organismes jugés nuisibles.

Parmi les différents groupes de pesticides, on en distingue 3 principaux :

  • Les insecticides détruisent les insectes,
  • Les fongicides détruisent les champignons,
  • Les herbicides détruisent les plantes jugées indésirables.

Mais il en existe d’autres, comme les corvicides (oiseaux), les rodenticides (rongeurs et taupes), les mollusicides (limaces) ou les nématicides (nématodes).

Les objectifs du « Zéro pesticide » sont l’amélioration de la qualité de vie des habitants d’Avranches et des agents municipaux, la protection des ressources en eau potable, la préservation d’un patrimoine arboré de qualité et l’instauration d’un environnement sain.

Les enjeux sont d’importance pour notre ville, il s’agit de ne plus utiliser de produits phytosanitaires, comme les pesticides qui comportent un risque écologique et sanitaire pour les habitants et pour nos agents municipaux ; également de protéger nos ressources en eau. Les bénéfices sont enfin économiques, car les phyto coûtent cher.

Depuis le lancement de la démarche « Zéro pesticide » initiée dès 2014, les services techniques ont appris à travailler différemment afin de ne plus utiliser de produits phytosanitaires. Pour éviter de traiter chimiquement, nos agents ont commencé à mettre de plus en plus de paillage sur les massifs, à mettre en végétation les zones sablées, ou à réaliser des réfections de joints sur les zones pavées. Le désherbage peut se faire à la binette, mais ce sont des méthodes alternatives mécaniques qui sont la plupart du temps utilisées.

Hervé Lhermelin, responsable de la propreté de la Ville, décrit ce qu’a changé l’introduction de ces outils : « nous avons bien sûr été formés, mais c’est chaque jour que l’on se forme aux outils. Le gros inconvénient, c’est le surplus de travail. Avant c’étaient les espaces verts qui désherbaient. Maintenant, nous sommes quatre agents pour le faire dans toute la ville, en plus du balayage, c’est peu »

Une fois par mois, dans toute la ville, les agents municipaux refont la même ronde pour traquer les mauvaises herbes sur les trottoirs ou dans les caniveaux : ils utilisent ainsi des désherbeurs mécaniques et des réciprocators. Hervé Lhermelin confirme l’efficacité de ces outils :  « le réciprocator est très efficace pour les finitions le long des murs ou autour des arbres ».

Un désherbeur à vapeur , financé avec une aide de 50% de l’Agence de l’eau Seine Normandie, est également utilisé régulièrement.

Mais ce qui le préoccupe, ce n’est pas le matériel, d’utilisation assez  simple. C’est plutôt le temps passé par les agents. La solution ? Que chacun s’y mette enfin : « Il faudrait que chacun s’occupe de désherber devant sa maison. Certaines communes ont pris des arrêtés stipulant aux propriétaires d’entretenir le bout de trottoir devant leur habitation. Moi qui habite à la campagne, j’utilise un coupe-bordures au bord de la route. Il faudrait que chacun agisse en conscience ! »

Pour assister les équipes municipales dans leurs tâches quotidiennes, deux agents communs aux services voirie et espaces verts ont été recruté du 6 juin au 27 juillet pour effectuer des travaux de désherbage des massifs et de la voirie aux alentours.

Le cimetière, lieu sensible, fait également l’objet de toutes les attentions. Différents tests ont été réalisés en matière de végétalisation ou de changement de revêtement (résine…) mais aucune solution concluante n’a émergée. La Ville fait appel à l’entreprise d’insertion Passerelle qui, durant une semaine chaque mois, intervient dans le cimetière pour procéder à un désherbage thermique. Le service des espaces vert a également procédé à la végétalisation de deux espaces: le cimetière des enfants et le cimetière dit des Anglais (aux abords du colombarium) avec des semis de graminées à pousse lente spécialisées pour la voirie et les cimetière.

 

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