Ce journal – constitué d’une quinzaine de carnets – est un exercice auquel Albert Bergevin se soumet de 1914 à la fin de sa vie, laissant ses notes sur sa vie quotidienne, sa vie familiale, ses voyages, ses états d’âme, sa production artistique, ses activités professionnelles ou sur le monde qui l’entoure. Des ajouts ont parfois été apportés postérieurement par l’auteur lui-même, sans doute soucieux d’exactitude dans la transmission à la postérité de son témoignage.

Au texte s’ajoutent des dessins, esquissés sur le vif, dévoilant son talent de dessinateur. Les carnets d’artiste constituent ainsi un formidable témoignage historique et ethnographique, remplis de scènes sociales vivantes, parfois drôles, souvent caricaturales.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Albert Bergevin décrit au quotidien les années d’occupation et les privations. À partir du 7 juin 1944 le récit prend une tournure terrible et angoissante avec la description minutieuse des bombardements, survols aériens, combats, incendies et destructions d’Avranches et des alentours. Il révèle pendant cette période sa solidarité envers les sinistrés restés, comme lui, sur place et son attachement à la ville. Ce journal tenu au jour le jour pendant la période de la guerre est en soi un témoignage rare et précieux.

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