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Publié le vendredi 26 janvier 2024

Dans le cadre de sa programmation annuelle, l’Incipit, espace d’exposition temporaire situé à l’entrée du Scriptorial présente du 1er février au 31 mars 2024 un travail photographique en lien avec l’exposition «Photographes d’Avranches». Ce projet, initié par Séverine Ozouf, documentaliste au lycée Notre-Dame de la Providence d’Avranches, a été réalisé par des élèves de 2de professionnelle.  

Rencontre avec Louna Pichon-Leroy, Kevin Théault, Tobie Shepherd, Baptiste Hue, Arthur Lethimonnier, Lubin Bouvet et Thomas Simon.  

Tout a commencé lorsque Séverine Ozouf a découvert, il y a quelques années, dans l’armoire du grenier de l’école, deux anciennes boites « Kodak » remplies de photos. Des clichés en noir et blanc, réalisés par Armand Le Noan entre le 7 et le 10 juin 1944, au lendemain des bombardements d’Avranches. « Il s’agit probablement un don aux religieux qui tenaient l’établissement (alors Institut Notre-Dame), elles étaient rangées avec d’autres objets religieux » explique-t-elle. Toujours est-il qu’il s’agit d’un trésor très intéressant pour saisir à quel point la ville a été impactée, rasée lors de la Seconde Guerre mondiale et ensuite, reconstruite. 

Séverine Ozouf, dont la mission pédagogique consiste à transmettre les notions de recherche documentaire, y voit l’opportunité de réaliser un travail avec les élèves. Leur mission : retrouver les lieux photographiés par Armand Le Noan et les photographier à leur tour, aujourd’hui, avec leur téléphone portable.  

En amont, « Monsieur le Maire, historien de formation, a rencontré la classe et a parlé avec les lycéens de la Seconde Guerre mondiale. Le contexte a été resitué. Nous avons aussi abordé la question technologique de la prise de vue : nous ne savons pas quel appareil a été utilisé en 1944 mais nous pouvions anticiper le fait que les téléphones portables n’allaient pas avoir le même rendu…» 

Divisés en petits groupes, et en six séances d’une heure par groupe, les lycéens sont partis à la recherche des lieux visibles du centre-ville sur les photos d’archives, ou … s’ils n’en restent plus rien, du nouveau visage de ces emplacements. « Dès le départ, nous avons trié les photos : les endroits qu’il était impossible d’identifier, les prises de vue qui ne pouvaient être reconstituées, et celles pour lesquelles c’était faisable. » Lorsqu’ils pensaient avoir trouvé le lieu de prise de vue correspondant, les lycéens prenaient une photo avec leur téléphone portable et l’envoyaient à leur professeur. « Ce qui complexifiait nos prises de vue, c’est qu’aujourd’hui, il y a les voitures, la foule, voire de tout nouveaux bâtiments qui cachent l’ancien point de vue » racontent les élèves, qui ont apprécié ce projet « qui changeait des travaux scolaires habituels ». « Ce qui est étonnant, c’est que certains bâtiments sont encore là, exactement pareil qu’à l’époque » s’étonnent les élèves qui ne soupçonnaient pas à quel point Avranches a été rasée par les bombardements.  

Un gros travail de vérification, puis de sélection des photos les plus qualitatives a ensuite été réalisé par Séverine Ozouf, jusqu’à ce que des binômes puissent être établis entre la photo de juin 1944 et celle de mai 2023. 

Sur les 100 photos initiales, une soixantaine est exposée avec sa correspondante actuelle dans l’Incipit. Dans un premier temps, l’exposition a été mise en place aux mois de novembre et décembre 2023 dans l’enceinte du lycée. 

 

Armand Le Noan 

Né en 1900, Armand Le Noan est un photographe professionnel qui avait installé son studio au 30, rue de la Constitution à Avranches. De 1926 à 1966, en exerçant ce métier, il a constitué un précieux témoignage de son époque et notamment, de la vie avranchinaise sous l’Occupation, puis à la Libération et durant les années de la reconstruction. Une sélection de ses clichés est présentée dans le cadre de l’exposition temporaire « Photographes d’Avranches » au Scriptorial. 

 

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