En 2024, la ville d’Avranches commémore les cinquante ans du décès d’Albert Bergevin (1887-1974), peintre né et décédé dans la commune, en lui consacrant une ambitieuse exposition en deux volets, au Scriptorial d’une part et hors les murs d’autre part. 

L’exposition

Au Scriptorial

Du 6 avril 2024 au 8 mars 2025. L’exposition au Scriptorial présente 140 œuvres issues des collections municipales ainsi que des tableaux conservés par des collectionneurs privés.

Hors les murs : les carnets de guerre d’Albert Bergevin

Parmi une production abondante, les carnets d’Albert Bergevin agrémentés de nombreux croquis constituent une manne d’informations exceptionnelles ; notamment pour les périodes tragiques des deux conflits mondiaux, la première guerre où il est mobilisé au collège de la ville devenu hôpital militaire, et la seconde où, témoin de l’occupation puis des bombardements et de la libération il reste en première ligne pour voir évoluer les civils mais aussi les troupes belligérantes. Son objectivité, sa précision sont les gages d’une véracité qui confère à ses carnets une grande valeur, une source archivistique absolument unique et particulièrement précieuse pour l’histoire de la ville d’Avranches. Alors que le monde célèbre le 80e anniversaire de la Libération, la Ville d’Avranches et le Scriptorial ont choisi d’exposer des extraits des carnets de la période 1939-1945 en plein air.  Du 6 juin au 30 septembre, sur une vingtaine de panneaux d’exposition ses dessins commentés, parfois sur les lieux mêmes où ils ont été croqués livrent un récit émouvant de l’occupation, des bombardements puis de la libération d’Avranches, qu’Albert Bergevin a vécus en résident d’un quartier historique de la ville.

VISITES EN ACCES LIBRE OU VISITES COMMENTEES
A 15 :00 – 27/04, 25/05, 29/06.
A 11 :00 – 10/07, 17/07, 24/07, 07/08, 14/08, 21/08, 28/08, 21/09.
Durée 1h30
Tarif : 5 €
Tout public
Sur réservation au 02 33 79 57 00 ou par mail : accueil-musee@avranches.fr

COMMISSARIAT
Bérengère Jehan, directrice d’Avranches Patrimoines
Chloé Gusmini, chargée de collections

Qui était Albert Bergevin ?

Fils d’antiquaire, Albert Bergevin vit le jour le 11 juin 1877 au 9, rue de la Constitution.

Élève au collège d’Avranches (devenu le lycée Littré en 1960), il fut attiré très tôt par les disciplines artistiques. À partir de 1903, il séjourna régulièrement à Paris où il suivit les cours de Louis Lavalley (Prix de Rome), de Julian, de Ranson et encore ceux de l’École des Beaux-Arts. Grâce aux enseignements de Maurice Denis et de Paul Sérusier, il côtoya les grands noms de la peinture du début du XXe siècle. Il exposa au Salon d’Automne, ainsi qu’au Salon des Indépendants en 1910.

Mobilisé durant la Première Guerre mondiale, il se retrouva au Service des archives photographiques de l’armée à Paris. Durant l’après-guerre, il exposa à nouveau et régulièrement au Salon d’Automne et au Salon des Indépendants, ainsi qu’à l »étranger (au Japon, notamment). En 1928, Bergevin revint dans sa ville natale et s’y installa définitivement, avec son épouse Marie-Jeanne Seguin et leurs deux fils. Au 10, rue de Lille, ou dans son atelier de Saint-Jean-le-Thomas, il s’adonna pleinement à son art.

Sa peinture franche et déliée s’inscrit dans le mouvement postimpressionniste. Scènes familiales et intimes, spectacles de la vie parisiennes dans les années folles, paysages de la baie du Mont Saint-Michel, représentations des rues et marchés ou des jardins ont marqué sa peinture et laissé à Avranches une œuvre sensible et vraie. Il démontra également des talents affichistes : il réalisa notamment vers 1910 pour le Syndicat d’initiatives d’Avranches la célèbre « affiche Bergevin ». Il laissa une production abondante, principalement conservée chez des collectionneurs privés. En 1965, il fit don au Musée d’art et d’histoire municipal d’une cinquantaines de toiles et de dessins. Les collections municipales possèdent aujourd’hui  une centaine d’œuvres de l’artiste avranchinais. Toute sa vie, Albert Bergevin a tenu et illustré  un journal intime dans lequel il décrit avec acuité le monde qui l’entoure. 

Il s’éteignit à l’âge de 87 ans, rue de Geole, dans la propriété dites « Maison Bergevin », qui abrite aujourd’hui le service des musées et du patrimoine.

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